Témoignage : retour d’expérience sur l’allaitement.

Ça envoie du lourd ou plutôt du lait.

J’avais vraiment ce souhait d’allaiter ma fille. J’aurais été triste si j’avais échoué donc je me suis vraiment battue et je suis fière de ce que j’ai accompli. J’avais la chance d’avoir un bébé avec une succion très efficace et qui avait très vite compris comment ça fonctionnait.

Pourquoi l’allaitement est difficile à mettre en place

Au début, je ne savais pas trop comment procéder. Je n’arrivais pas à mettre ma fille au sein les premiers jours à la maternité. J’appelais sans cesse les puéricultrices pour qu’elles viennent la positionner correctement. J’avais cette impression d’être un boulet pour tout le monde mais entre l’épuisement et la fragilité d’un nouveau né à porter, je préférerais déléguer sur le placement au sein.

De retour à la maison, à ma grande stupeur (et horreur), j’ai vite réalisé qu’il fallait allaiter jour ET nuit toutes les demi-heures ou toutes les heures (quand j’avais de la chance) les trois premières semaines ! Oui, oui avec notre Nanou, c’est ainsi que ce sont déroulés les évènements… Autant vous dire que la première fois que je suis sortie de chez moi, il s’était écoulé déjà presque un mois après sa naissance. J’avais pris grand soin de laisser un biberon de lait maternel au frigo afin que ma compagne puisse la nourrir.

Je ne souhaite pas vous effrayer en vous épargnant le chapitre mention spécial seins qui commencent à fissurer et à carrément (Bonjour, crevasses.) Le fait d’appliquer des gouttes de son propre lait sur le bout du sein m’a clairement sauvé la mise ! Avec un fort pouvoir apaisant et cicatrisant, je n’ai plus eu de problème par la suite sitôt l’astuce en place ! À bon entendeur…

Comment bien réussir son tire allaitement

Je m’étais organisée pour tirer mon lait au travail.

L’idéal est de faire quelques réserves avant la reprise pour anticiper le roulement et pouvoir fournir le lait à votre nounou éventuellement.

Mais ce n’est pas toujours évident quand vous êtes H24 avec bébé et qu’elle/il tête super souvent ! Par conséquent, j’avais acheté au cas où un pot de lait de marque Guigoz et bien conçu pour le relai de l’allaitement maternel (les pots de couleur mauve).

Ainsi, nous ne risquions pas de nous retrouver à court, d’autant plus que bébé K. était une vraie gloutonne !

Cet allaitement partiel fonctionnait sur la base de 10% de lait en poudre versus 90% de lait maternel à partir de ses 4 mois.

Avant cela, bébé K. était allaité au sein exclusivement et aujourd’hui à la date où je vous fais part de mon témoignage, je ne donne d’ailleurs presque plus de lait en poudre depuis deux mois comme j’ai eu 6 semaines de congés à solder suite ma démission.

La méthode

Il est clair que tirer son lait au travail nécessite de l’organisation et de la volonté et il a fallu que je redouble d’énergie au boulot pour rattraper le temps que je passais à tirer mon lait.

C’est faisable et j’encourage les femmes qui souhaiteraient faire de même à mener à bien leur allaitement en conciliant leur vie professionnelle. Je me débrouillais pour tirer deux fois pendant vingt minutes sur ma journée de travail.

Prenez bien soin de bien laver et sécher les différents éléments qui constituent le tire-lait surtout. Cela peut sembler évident mais il est toujours bon de le rappeler.

Les bactéries adorent proliférer en milieu humide avec quelques restes de nourriture à se mettre sous la dent et ce serait dommage de risquer l’intoxication alimentaire surtout sur un nourrisson au système digestif encore précoce.

J’avais acheté un tire-lait manuel de la marque Philip AVENT sur Amazon et honnêtement, j’en étais satisfaite !

Bonne prise en main, très facile à démonter pour le nettoyage et pratique à transporter de part son petit gabarit. Il est de plus compatible avec les pots de conservations de la même marque et même adaptable sur leurs biberons !

Du coup, avec un peu d’entraînement, j’étais vraiment devenue une pro.

Essayez d’avoir un point d’eau dans la même pièce où vous tirer le lait. C’est plus pratique pour le nettoyage à la fin du tirage. Je vous mets en bas le lien pour accéder au tire-lait :

Cliquer ici pour être redirigé vers le tire-lait manuel.

Équipez-vous d’une petite glacière (j’avais un sac en bandoulière de la marque Trigano acheté chez Leclerc qui a super bien fait l’affaire).

La glacière est là uniquement pour vous servir de transporteur quelques heures avec des pains de glace. L’idéal reste quand même de placer le lait tiré au frigo si vous avez la chance comme moi d’en disposer sur votre lieu de travail.

Sachez que le lait maternel se conserve très bien pendant quatre heures à température ambiante (à maximum 25 degrés de température ambiante). Il m’arrivait de tirer du lait juste avant de partir à 6h15 le matin et de laisser le biberon sur la table de la cuisine.

Chérie n’avait plus qu’à le donner au réveil de Nanou qui en général réclamait dix minutes après mon départ, of course !

En ce qui concerne la congélation du lait, prenez soin de dater chaque tirage. Il faut éviter de garder du lait maternel congelé plus de quatre mois.

Évitez de mélanger deux tirages dans un seul pot. Ne réchauffez jamais deux fois un pot de lait décongelé. Si Nanou ne buvait pas tout, je jetais systématiquement le reste ! (Sauf le lait frais que vous pouvez réchauffer une fois de plus.)

Photo de Cleyder Duque

Pourquoi le lait décongelé a une odeur

Si vous congelez vous aussi votre lait, peut-être avez-vous perçu à la décongélation une odeur dérangeante ressemblant fortement à celle du vomi.

Vous avez même paniqué, de la même manière que j’ai paniqué, pensant que tout le lait était devenu impropre à la consommation.

Rassurez-vous, il n’en est rien. Les lypazes, enzymes digestives responsables de l’odeur prédigèrent le lait pour que l’estomac de votre bébé ait moins à travailler.

Ne stockez jamais le lait dans la porte du frigo mais plutôt tout en haut et bien au fond au sans toutefois coller le pot à la paroi du réfrigérateur.

Évitez les variances de température.

Et bien sûr, secouez systématiquement votre pot de lait tel un shaker afin que la partie grasse, reconnaissable à sa façon de s’agglutiner aux parois, se mélange bien.

Le regard des gens sur l’allaitement

J’ai eu bien sûr des phrases que j’ai classé parmi les plus assassines en cette période de post-partum. Elles pouvaient émaner de la part de ma famille, de mes amies, de mes collègues, de ma belle-mère…

Il est vrai que la fierté du lien nous unissant à notre enfant est tellement grande qu’on a parfois bien du mal à accepter que chacun vienne y mettre son grain de sel.

D’autant plus qu’à l’inverse, je ne me serais jamais permise d’émettre un avis sur la façon qu’une mère a de nourrir son enfant.

Voici le genre de remarques auxquelles j’ai été confrontée durant cette période :

  • Alors, quand est-ce que t’arrête l’allaitement ? [Ma fille avait un mois.]
  • Tu sais que tu peux arrêter d’allaiter maintenant, c’est bon ! [Ma fille avait deux mois.]
  • Tu devrais arrêter d’allaiter sérieux, elle fera jamais ses nuits.” [Ma fille avait trois mois.]
  • Sérieusement, tu allaites encore ? Mais tu as repris le boulot pourtant, non ? [Ma fille avait quatre mois.]
  • Tu ne retrouveras pas tes seins d’avant, c’est clair. Le lait ne suffit plus là, il lui faut des petits pots. Attends, ne me dis pas que tu vas les cuisiner aussi !” [Ma fille avait tout juste cinq mois.]

RASSUREZ-VOUS, Mes sein vont bien. Ma fille aussi, elle est diversifiée et j’achète des petits pots (bio de préférence).

J’ai tenté de les faire moi-même au tout début mais je n’étais pas à l’aise avec les premières textures qui devaient être impeccablement mixées. Je pense retenter d’ici la fin de l’année maintenant que Nanou mange aussi des petits morceaux fondants.

Aux six mois de ma puce, on a commencé à me demander si je m’étais fixée un objectif. Cette expression est amusante dans ce contexte. Comme si j’étais une grande sportive qui courrait désormais le marathon de New-York après m’être entrainée longtemps !

Car ce qu’il y a de chouette avec l’allaitement, c’est que plus les mois passent, plus c’est facile !

Les autres bonnes raisons d’allaiter

Et puis, vous avez l’avantage de ne pas vous taper les biberons de nuit à nettoyer ni à vous affoler de la réserve de lait en poudre en permanence.

J’appréciais toutefois de tirer mon lait également pour une autre raison.

Une raison qui revient de plus en plus fréquemment dans les débats actuels est celle de la place du conjoint.

Ma compagne adorait donner un biberon de lait.

Nous avons eu la chance de ne pas connaître le syndrome de la confusion sein/tétine qui peut parfois apparaître. Les bébés comprennent rapidement les routines qui vous mettez en place.

Quand Nanou me voyait, elle savait que c’était le sein et quand elle voyait sa deuxième maman, que ce serait le biberon.


Mon témoignage vous a plus ? Alors n’hésitez pas à me poser vos questions sur l’allaitement ou à partager vos expériences lactées !

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