Écriture inclusive : le référencement naturel oblige t-il à être sexiste ?

Le sexisme, c’est bon pour ceux qui vivent dans les années 80-90… (Voire bien avant, voire un peu après…🤔).

Oui MAIS… ☝️ Plus de 20 ans après notre entrée dans le second millénaire, qu’en est-il du sexisme que l’on retrouve sur Internet ?

Comment expliquer que même des IA ultra-performantes, comme ChatGPT, fasse encore frémir les internautes à cause de propos fortement genrés, pour ne pas dire… sexistes ?

Sexisme : définition

Mais tout d’abord, une petite définition du terme “sexisme” s’impose !

Le sexisme définit l’ensemble des pensées et réactions néfastes au genre opposé, qu’il soit d’origine masculine ou féminine, entretenant de surcroît un fort sentiment de supériorité.

Il n’est donc pas destiné à définir la haine envers les femmes en particulier, mais bien celle d’un sexe ou d’un genre à proprement parler. Dans les faits aujourd’hui, les personnes sexistes sont davantage des hommes que des femmes. 🧍‍♂️🧍‍♀️

Le référencement naturel force-t-il à devenir sexiste ?

Quand on décide de faire du SEO, on ne peut que constater lors de l’étude de requêtes cibles l’abondance du genre masculin.

Les internautes ont en effet tendance à privilégier ce genre pour verbaliser ce qu’ils ont en tête… Exemples :

  • Comment devenir agriculteur ?
  • Salaire d’un médecin traitant.
  • Quelle est la journée type d’un YouTubeur ?

Dans les conversations de tous les jours, le masculin l’emporte sur le féminin… C’est d’ailleurs ce que l’on nous apprend à école, dès tout-petit.

Saviez-vous que depuis quelques années, une nouvelle règle s’applique ? Il est désormais possible de ne plus accorder le verbe suivant cette doctrine.

Si vous avez 3 œufs et une salade emballés dans votre panier, vous pouvez désormais l’écrire ainsi : “J’ai 3 œufs et une salade emballées dans mon panier.”

Bien que le verbe soit accordé en nombre avec son sujet, il peut se conjuguer au féminin même si les objets de genre masculin sont majoritaires au sein du panier. 🧺

L’écriture inclusive : une solution au sexisme sur Internet ?

L’écriture inclusive, aussi appelée écriture non genrée, permet d’intégrer tous les genres à vos contenus, en utilisant des catégories plutôt que des appellations directes masculinisées. De cette manière, votre audience féminine se sentira davantage concernée par vos propos.

👉 Par exemple, vous écrirez :

– la clientèle, au lieu de : le client.

– l’être humain, au lieu de : les Hommes.

– le corps enseignant, au lieu de : les enseignants.

👉 Autre possibilité : l’association des genres au sein d’une même phrase. Exemple :

– Ils/Elles ont adoré cet article de blog.

– Les créateurs et créatrices d’entreprises subissent une charge mentale encore plus élevée que le reste de la population.

L’écriture inclusive peut-elle nuire au référencement de votre site web ?

C’est là que le bât blesse.

La plupart des requêtes des internautes sont rédigées au masculin. Car depuis toujours, nous simplifions notre communication en regroupant les termes et expressions sous un seul genre : le masculin. 👦

C’est un fait que je constate souvent sur l’outil de référencement Semrush qui me sert à rechercher des mots-clés cibles autour desquels créer du contenu.

En rédaction web (mon métier), il n’est pas rare d’avoir affaire à l’invisibilisation du genre féminin sur la toile. D’ailleurs, bien des confrères féminins (oups, des consœurs ! 😉) se définissent comme “rédacteur web” et non rédactrice web sur leur site internet… La requête “rédacteur web” étant bien plus recherchée que sa version féminine “rédactrice web” par les clients en quête d’un prestataire apte à piloter leur stratégie de référencement naturel.

Ainsi, si l’internaute a tendance à masculiniser ses requêtes et écrire, par exemple, dans les barres de recherche des moteurs :

– Comment devenir médecin (et non doctoresse) ?

– Quelle race de chien (et non de chienne) choisir ?

– Etc.

Est-ce que les marques n’auraient donc pas intérêt à ne PAS pratiquer l’écriture inclusive, au risque de saboter leur stratégie de référencement ?

Il semblerait… 🙄

Des efforts déployés par Google pour comprendre l’écriture inclusive ?

Bien que Google fasse de gros efforts pour que son robot détecte au mieux l’écriture inclusive, il reste encore du chemin à faire.

Notez au passage que certaines requêtes sont systématiquement féminisées.

Par exemple, la requête “devenir infirmière”, est bien plus tapée que “devenir infirmier”. On pourrait supposer que cela est dû au fait que la plupart des personnes souhaitant devenir infirmière sont des femmes.

Mais dans ce cas, pourquoi les métiers attirant une population mixte ne présentent pas des résultats homogènes ? Là encore, il semblerait que la règle du masculin l’emportant sur le féminin s’applique… Ainsi, “facteur”, sera plus souvent recherché que “factrice”, bien que la profession semble équitablement répartie entre les deux genres.

Si vous faites partie de ces personnes sensibles à l’injustice, comme cela peut être mon cas en tant que personne à haut potentiel, il vous faudra batailler ardemment contre vos convictions si vous souhaitez que vos efforts en SEO portent leurs fruits.

Ou bien, vous pouvez choisir de capituler et de produire du contenu en intégrant l’écriture inclusive par respect pour vos valeurs. Observez les résultats qui en découlent et soyez vigilant.

Il s’agit tout de même d’une prise de risque conséquente.

Quoi qu’il en soit, écriture inclusive ou non, la production de contenus autour de requêtes cibles devrait toujours faire l’objet d’une étude approfondie pour éviter toute perte d’énergie et distanciation par la concurrence…

En résumé

En l’état actuel des choses, l’écriture inclusive est une forme de rédaction qui ne permet pas d’optimiser le référencement naturel des sites internet.

Il est même possible que cette volonté d’abolir la prédominance d’un seul genre nuise à votre stratégie SEO, à cause des volumes de requêtes plus élevés sur les mots-clés à terminaison masculine.

Toutefois, il existe de bonnes chances de voir un jour le Googlebot suffisamment développé pour comprendre la volonté des rédacteurs, blogueurs et des marques d’inclure leur cible, quel que soit leur genre et sans appliquer la fameuse règle du masculin l’emportant sur le féminin…

2 commentaires sur « 

Écriture inclusive : le référencement naturel oblige t-il à être sexiste ?

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  1. Oui, c’est un petit handicap inhérent à la langue française qui distingue les deux genres. En hongrois, pas de distinction, ő signifie à la fois il et elle, ők à la fois ils et elles. Mais c’est aussi source de confusion parfois.
    Le best-seller de Yuval Noah Harari, « Sapiens », dans sa version anglaise, a toujours « she » comme pronom personnel par défaut, quand il est question d’un cas général. Mais l’anglais a par ailleurs l’avantage de ne pas avoir de noms communs genrés ni d’accord de l’adjectif.

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